Mésaventures de gare

Voyez vous, je ne vis pas dans la même ville que ma famille, ni dans le même département. Je vis dans la ville de Cerf alors que Tinemar, elle, vit en Briochie. Ayant dû abandonner quelques temps mon permis pour déconvenue sentimentale, je me vois dans l'obligation de prendre le train. Le train, je connais bien. Je suis partie à 18 ans de chez moi, aujourd'hui j'en ai 25. Ce qui, si je calcule bien, fait 7 longues années d'aller retour dans cette saloperie de TER.

Des anecdotes, il y en a.

Je me suis tapée des coups de sang monstrueux là-d'dans, genre quand on me file une amende un 1er janvier parce que je pensais qu'on était en période bleue alors qu'en fait on était en période blanche. Ou l'inverse. Je me suis tapée des grosses hontes aussi, plusieurs sont dans mon top ten. Comme la fois où j'avais eu la " brillante " idée de prendre le train un 24 décembre, que ce dernier était juste blindée, et que pour me relever du sol, je me suis accrochée à la poche arrière d'une nana qui a crû que j'allais probablement la violer dans les 3 secondes qui suivent.

Et cette année ?

Cette année, ça été plutôt calme. Je n'ai eu en tout et pour tout qu'une seule et unique honte à mon actif ( dans un train je parle ). C'est arrivé cet été, c'est assez frais pour que je m'en rappelle bien. En effet, j'avais quelques problèmes gastriques et je sentais que je ne pouvais point attendre d'arriver à Cerf pour me soulager enfin. Sauf que si vous suivez ce blog depuis longtemps, vous savez que j'éprouve des difficultés à " faire ce que j'ai à faire " dans des lieux publics...

JE N'AVAIS PAS LE CHOIX !

Sentant que je suis arrivée au bout de mes limites, je me décide à aller dans les chiottes du TER, prenant bien soin d'aller à celle du deuxième wagon, histoire de ne pas infester mes compagnons de voyage. Je fais ma petite affaire, je constate avec joie que je suis malade, je referme la porte et pars le plus vite possible des toilettes. Du genre " ah nan mais j'ai été super rapide parce que je faisais pipi alors si ça fouette c'est à cause de la personne avant moi ". Et pis bien sûr, ya eu un grand coup de frein. A peine la porte "fermée" qu'elle s'est réouverte parce que c'était une porte relou trop lourde coulissante et l'odeur c'est emparée du deuxième wagon.

A mon plus grand désarroi.

M'enfin j'étais quand même satisfaite d'avoir opté pour des chiottes éloignées ! Histoire de pas me taper la honte toute la fin du trajet avec mes voisins. Hier, j'ai pris le train, encore. Pour ne pas me faire avoir avec aucune place assise dispo, j'avais décidé de prendre un TGV. Je réserve mon billet sur internet le midi, me pointe à la gare en fin de journée pour le retirer dans les bornes et enfin, retourner à Cerf. Ô joie quand j'ai vu la foule aux bornes et mon super TGV qui arrive en même temps.

" Poussez vous bandes d'abrutis, poussez vous ! "

Qu'est ce que les gens sont cons dans les gares putain. Genre tu cours sur le quai avec tes valises qui font 3,5 tonnes chacune, t'es écarlate, tout le monde le voit ( et personne ne t'aide ), tu trouves ton wagon et là, ya des abrutis qui restent à l'entrée du train, donc qui te bouchent l'accès, pour papoter avec leurs connasses qui restent en Briochie. " Mais descend du train putain !! " Je n'ai pas pu retirer mon billet mais je savais que j'étais dans le wagon 6. Je balance mes valises et sort du train pour demander comment je peux faire. Je vais voir le contrôleur sur le quai...

" Pas de ticket ? Ah ben c'est une amende  ! "

Euh t'es con, t'es sourd, t'es complètement débile ? Je lui explique que SI, j'ai un billet mais pour le moment uniquement virtuel mais qu'avec mon numéro de dossier, ya quand même moyen de vérifier nan ? C'est pas comme si je montais dans le train à l'arrache. Pour lui si, il m'a envoyé bouler, moi aussi, et puis il m'a dit qu'il me filerait une amende dans le train. Je vous laisse imaginer LA PANIQUE qui s'est emparée de moi. Déjà, parce que le train est juste mon transport de prédilection pour faire des crises d'angoisse.

Une amende de combien ?

Oui parce que c'est pas comme si mon logement me coutait un bras avant même que j'investisse les lieux ! Je m'installe quand même dans mon wagon, près d'une meuf toute aussi paniquée que moi à l'idée qu'on lui vole sa valise entre 2 gares. Déjà jme dis que si je fais une crise, c'est pas elle qui pourra me calmer. Je me retourne et vois que cet enculé de contrôleur est dans le wagon 7 ! J'hésite à aller le voir, me disant que je préfère ça plutôt que de me taper une amende devant tout le monde.

Trop de gens autour de lui.

Du coup, j'attends. Je me retourne et ne le vois plus. Bon, quelques minutes de répit. Après 25 minutes de trajet, je me rends compte que je n'ai toujours pas été contrôlé. L'enfoiré n'aurait il pas le temps de faire tous les wagons en 53 minutes ? A partir de cette réfléxion, mon trajet s'est avéré compliqué. Déjà parce que j'ai passé mon temps à me retourner pour mater le wagon 7, et à lever la tête pour observer le wagon 5. J'étais juste en gros stress et j'ai commencé à élaborer un plan hautement improbable pour m'en sortir.

La fugitive.

Je me sentais un peu comme Kate de Lost qui essaye d'échapper au flic qui la suit partout là. J'avais pensé à aller de wagon en wagon, à descendre de n'importe quelle porte à la gare de Cerf pour remonter dans le wagon 6 afin de prendre mes affaires. Après 4 minutes de réflexion, j'ai compris que ça allait être très difficile, comme mon plan B qui consistait à m'enfermer dans les chiottes. Le plan que tout fraudeur utilise. Je me ravise. Quelques secondes de relâchement et BIM ! Le voilà qui déboule dans mon wagon ! Pourqwaaaaaaaaaaa, naaaaaaaan, pourqwaaaaaaaaaaaaaaaaaa !

Il trace !

J'essuie la goutte de sueur qui coule sur mon front, regarde l'heure et me rend compte que j'ai encore 17 minutes à tenir. Normalement. Parce que c'est là que le train a décidé de ralentir et de rouler à 50. Pour qui pour quoi ? On ne sait pas ! Ce que je sais, c'est que ce retard ( au final de 10 minutes ) empêche ma libération d'arriver plus vite. Les denières minutes furent atroces. Lorsque j'ai apercu la zonzon de la ville de Cerf, j'ai enfin lâché la pression, ai vite récupérer mes affaires et ai fait l'abruti en bouchant l'entrée avec mes valises :D Moralité de l'histoire :

J'aurais mieux de ne pas payer du tout